LES MYSTÈRES DE LA VOIX, UNE COLLABORATION CORPS-CERVEAU À L'ORIGINE DES SONS
Aline Chenu • 28 avril 2025
🎶 Dans la mini-série consacrée aux mystères de l’audition, nous nous sommes concentrés sur les vibrations de la voix et des instruments de musique qui se transforment en sons dans notre cerveau.
Cette semaine, je vous embarque au cœur de l’appareil phonatoire pour découvrir comment notre voix parvient à se faire entendre.

🎤 La voix, une histoire de vibrations
La voix, comme tous les autres sons, correspond à des vibrations de l’air causées par des vibrations mécaniques. Ainsi, nous produisons des sons grâce à des cordes, les cordes vocales. Mais contrairement à la guitare, dont les cordes sont pincées pour provoquer les vibrations, les cordes vocales, elles, vibrent par la pression de la colonne d’air qui circule dans notre trachée.
Les hommes ont des cordes vocales plus longues que celles des femmes : 17 à 25 mm contre 12,5 à 17,5 mm. Cette différence de longueur est une des raisons pour laquelle les hommes ont en général une voix plus grave que les femmes.
La différence de tonalité entre les voix est également due à la morphologie de chaque individu car tout le corps contribue à la sonorité de la voix.
🩻 Un petit intermède d’anatomie s’impose
La voix humaine est produite par l’appareil phonatoire, ou appareil de phonation, constitué de plusieurs parties du corps.
L’appareil respiratoire :
les poumons, le diaphragme, les muscles intercostaux et la trachée assurent la circulation de l’air nécessaire à la vibration des cordes vocales.
Le larynx :
lien entre la gorge (le pharynx) et la trachée, il contient les cordes vocales, 2 muscles recouverts d’une muqueuse qui s’ouvrent pour respirer. La variation de leur écartement permet la phonation. Les muscles laryngés externes assurent quant à eux la position du larynx.
Les résonateurs :
le pharynx, les cavités buccale et nasale dont les sinus, les cavités crâniennes, les masses osseuses permettent de jouer sur la tonalité et la résonance de la voix.
La bouche :
la langue, les lèvres, le voile du palais, les incisives, les gencives supérieures permettent d’articuler.
🎸 Sans la collaboration corps-cerveau, pas de chanson
Lorsque mon chanteur favori, Jean-Jacques Goldman, entonne « J’irai au bout de mes rêves », il n’actionne pas uniquement son appareil phonatoire.
Sans la collaboration du corps et du cerveau, nous ne comprendrions pas un traitre mot à sa chanson.
Car la production de la parole et de l’articulation se joue dans le cerveau, dans l’aire de Broca.
Et pour qu’il puisse jouer en rythme, il active l’aire de Wernicke, source de la compréhension du langage et le cortex auditif, qui décode le signal sonore reçu par ses oreilles.
Enfin pour bouger la langue, gérer sa respiration, jouer de la guitare, son cortex moteur est lui aussi sollicité avec l’aide du cortex somatosensoriel en charge du traitement des signaux du toucher de ses doigts sur les cordes. D’autres zones cérébrales entrent également en jeu pour aboutir cette action de chanter.
En résumé, parler ou chanter c’est une chorégraphie millimétrée entre notre corps et notre cerveau pour atteindre l’harmonie et vibrer à l’unisson d’une chanson.
Pour compléter cette plongée dans le mécanisme de la voix, (re)découvrez les mystères de l’audition sur mon Blog « Les sciences, c’est tendance ! ».
Crédits Vignette Funny grandmother portraits. Par oneinchpunch